« ADULTE » ?

« ADULTE » ?!

« On est entre ADULTES… on est tous adultes… non !? » « et vaccinés »… contre quoi !?

1/ LES FONDATIONS PSYCHOSOCIOLOGIQUES : les attitudes et constructions profondes de l’individu et du collectif

C’est quoi être « Adulte » ?

Comment le devient-on ?

Être adulte et comment le devenir dans les sociétés traditionnelles :

On peut observer dans les sociétés « saines » constituées d’individus « sains » (pas ou peu de névrose collective et individuelle) les pratiques et caractéristiques suivantes, entre autres :

  • Dissolution du psychisme infantile devenu inadéquat et Imprégnation d’un psychisme adulte grâce à des épreuves bien précises et dosées : « le rituel de passage » ;

    Les RITES DE PASSAGE créent un « père et une mère collectifs » qui fabriquent un homme et une femme : c’est une étape importante dans leur construction, qui donne au nouvel adulte la Liberté et la Responsabilité de sa conduite… assorties du Droit de parole et d’Acte – politique : cf. ci-après – dans le groupe.

Donc des droits, de la transmission et des tabous à respecter.

Ce dispositif est choisi de façon à éviter les divisions entre individu et collectif qui expriment les contradictions entre les motivations de l’enfance, celles de l’adulte et celle du groupe… Malgré les énormes variations ethniques, le processus est constant : aider la séparation avec les parents… et profiter de l’ouverture ainsi créée (la perte des repères qui en résulte) pour confronter le jeune à des impacts forts laissant des traces psychiques qui serviront de modèles pour la vie adulte.

Il y a donc successivement perte des attachements, des motivations et des repères, ouverture à de nouvelles empreintes, acquisition immédiate des repères et du système de sentiments de l’adulte propre au groupe… On comprendra l’importance que les peuples (« sains ») attachent au processus de passage pour constituer une société équilibrée dénuée de perversion p.361

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A travers 5 étapes précoces de construction bio-psychogique selon Jean Michel Fitremann dans « l’ABC de la sexualité » éd. Grancher, on observe la transformation par perte du système de motivations infantiles et une mise en place du système de motivations de l’adulte : dont l’étape 5 :

═► aptitude au parentage et au collectif, potentialisation de l’individu et intégration du sentiment de groupe :

  • c’est dépasser la « toute-puissance » qui occulte la Conscience collective, qui amène un défaut de révérence envers le Mystère du vivant et du « Plus grand que soi » ( le « petit moi » )

d’ un conditionnement avec acquisition (= palliatifs actuels : loi, règlement, code…)

d’un mécanisme de contrainte avec interdits et répressions

  • Structure individuelle adulte = liberté de choix et d’action = Indépendance, Responsabilité, et Aptitude à la vie collective

  • et Structure collective adulte : Obligation de Protection et de Don aux Femmes et Enfants, au Groupe et à la Nature,

  • Intégration des TABOUS fondateurs de la société ou collectif et respect des LOIS NATURELLES p.369 : respect de l’enfant, du corps et du territoire de l’autre notamment.

  • Il s’agit de nous plier à la LOI Naturelle et de cesser de nous mettre à la place des Dieux en « faisant les lois » ou en faisant la Science ; Devenir Grand passe par constater et intégrer que nous sommes petits et impuissants face à ces gigantesques forces de vie en nous et autour de nous.

  • Il existe des occasions dans notre société considérées comme des succédanés de rituel de passage : le Bac, le permis de conduire ou un jury d’examen : comparées aux rituels traditionnels, construits/éprouvés, avec invocations des esprits et ancêtres, souvent comportant des épreuves difficiles voire dangereuses, l’ordalie par exemple où le prétendant au statut d’adulte peut mourir si les dieux en ont décidé ainsi ont un impact très limité, en grande partie illusoire.

  • Cependant, à l’occasion d’une conférence, deux hommes ont témoigné avoir suivi une session de plusieurs jours, contemporaines et occidentales, très peu connues qui tentent apparemment, avec succès, de remplacer ces rituels traditionnels : j’en recherche le nom faute d’avoir pris note ;

Ghislaine Lanctôt écrit que substituer des relations «  d’adulte à adulte » avec les membres de sa famille à l’âge adulte est signe de maturité : on parle aussi en psycho de « tuer le père » (et la mère ) : c’est-à-dire s’affranchir – entre autres – de l’emprise de l’autorité qu’ont eu nos parents sur notre évolution et croissance pendant 15-20 ans.

On ne peut négliger également qu’il existe encore des peuples qui respectent, vénèrent leurs anciens et leurs ancêtres. Le « normalement névrosé » de notre occident n’est pas universel : je le vois comme un « arrangement » avec les pathologies de société (névrose collective).

Par exemple, « la perversité narcissique » si répandue n’est-elle pas probablement « fabriquée » par notre société comme on parlait il y a quelques décennies du « mal de dos, mal du siècle » ?

De la même façon que la naissance dite « naturelle » des bébés respecte leur arrivée : pas d’examens intrusifs, de péridurale et autres picpic, naissance à la maison ou avec une assistance médicale discrète, pas de salle d’accouchement digne d’une salle d’opération avec moult appareils effrayants donc inhibiteurs des hormones euphorisantes avec pour conséquences la douleur ( cf. Dr Max PLOQUIN : son étude sur « la douleur de l’accouchement » avec son expérience de 35 000 accouchements naturels dans sa clinique de Chateauroux : la présence de la famille étant possible et formation de tout le personnel à l’haptonomie) : ce respect préjuge pour l’enfant et le futur adulte : vitalité, bon développement de ses potentiels, créativité etc…

« Ça n’a pas de prix d’être SOI…MOI » « cette liberté d’être qui je suis » chanson de Soprano : forest.

En résumé comparons les « motivations » au sens psychologique du psychisme infantile avec celles d’un adulte :

Motivations infantiles qui vont être perdues  // Motivations adultes acquises

besoin de plaisir // besoin de valoriser son potentiel

besoin de jeu //  besoin d’être utile

besoin de pouvoir besoin d’aider et de protéger, de respecter l’autre et de s’intégrer dans le collectif ; besoin de créer une symbiose avec la Nature

 // relation à l’autre émotionnelle gestion des relations par le sentiment

besoin de protection (dépendance) assurer sa propre défense et celle de la collectivité

 // besoin d’être dirigé (dépendance et irresponsabilité) autonomie de pensée, du sentiment et de l’action

soumission aux autres ou aux idéologies (besoin d’autorisation pour agir, irresponsabilité) //  être sa propre autorité, autonomie de pensée et de décision (souverain)

envies fantasmatiques incestueuses  //  envies corporelles génitales

désir envers un parent, un adulte, ou un enfant  // désir pour un membre « égal » de la collectivité

peur de la vie  // avidité pour la vie

peur du sexe  // recherche d’état génital et d’orgasme

peur de l’autorité  // voir les autres comme des égaux

ignorance (inconscience) //  se connaître soi-même par des vécus forts et significatifs de façon à intégrer le fonctionnement de la vie

« Les 2 jours les plus importants de ma vie sont le jour où je suis né et celui où je découvre pourquoi »  Marck Twain

Qu’est-ce qui nous empêche d’être Adulte, par moment ou dans certaines situations :

– La connaissance de soi ? La maîtrise de soi ou du SOI ?

– La maîtrise de ses émotions ou l’absence d’INCONSCIENT vu comme un enregistrement : enregistrement non conscient de son histoire infantile archaïque dans le corps (« archaïque » = période du pré-langage, environ de la conception – voire avant : transgénérationel et autres « mémoires » – jusqu’à environ 3 ans).

Puis suivent environ 15 ans « d’éducation » qui offrent les conditions d’un épanouissement et développement plus ou moins constructif de la personnalité, fondations de son avenir… ou vécus générateurs de dégâts, conditionnements limitatifs, de multiples psychopathologies.

– La responsabilité de soi ?

« On n’est pas responsable de ce qu’on nous a fait, mais on est responsable de ce qu’on fait de ce qu’on nous a fait !

Le statut de victime est un piège en ce sens qu’il enferme, peut nous faire passer à coté d’un changement libérateur et peut nous empêcher de prendre la responsabilité de soi et de son comportement.

Il fait écran à la réalité, à sa réalité. En bénéfice secondaire constituant un obstacle il peut donner du pouvoir. Evidemment, il n’est pas question ici de nier la réalité du statut de victime.

2/ Comment la maturité adulte se manifeste au niveau COMPORTEMENTAL ?

Nous pouvons encore entrer un peu dans le détail en se référant à quelques autres comportements plus ou moins visibles :

– l’individu correctement « construit » est en contact avec son HUMANITÉ, doté d’une vie intérieure et affective riche, socialement et spirituellement, avec accès à d’autres dimensions, au « plus grand que soi ». Il transmet humblement son expérience aux générations suivantes, étape naturelle du développement humain et en fin de vie.

– Il est dans le respect de soi, de l’autre, de la diversité, de tous les règnes VIVANTS : il aime toutes les manifestations du vivant comme lui-même. Il respecte les limites, la LOI , les biens communs.

– Il se sent l’égal de l’autre, ni inférieur ni supérieur et ne se sent pas séparé.

Concernant sa VITALITÉ, on peut évoquer le rôle de l’allaitement, du portage, du contact/holding, de la poussette/temps passé attaché, l’utilisation ou non de chimie médica-menteuse, la présence – du temps consacré à leur accompagnement – d’une parentalité bienveillante etc…

– Il est ouvert aux expériences nouvelles, libre, souverain et autonome, à toutes les dimensions de la réalité multiple et complexe : lumineuses comme sombres, riches de valeurs et de croyances appuyées sur une connaissance/intuition profonde et élargie ;

– Il est solidaire :

une étude très intéressante suite au conflit qui a opposé les juifs et les nazis a donné le résultat suivant : étude sur les « 406 justes parmi les nations » (dans « Oui la nature humaine est bonne » O. Maurel):

    • Affection dans les relations familiales.

    • Education avec des valeurs de l’altruisme

    • Des parents qui font confiance

    • Education non autoritaire et non répressive

Ces deux derniers points furent certainement les plus déterminants : la confiance est plus rare à cause des préjugés défavorables : la violence caractérisée et « éducative ordinaire » étant répandue et intense, soutenue par les théories négatives sur la nature humaine, qui prônent l’autoritarisme et la répression à défaut d’obéir comme mode éducatif pour développer l’altruisme et la bonté.

La croyance aux vertus de l’obéissance est tenace : cf. « Se faire obéir sans crier ni taper » : formation proposée par l’EPE, Ecole des Parents et Educateurs, mars 2023.

– L’enfant est génétiquement programmé pour être un individu social :

en effet rien dans sa nature ne le pousse à écraser les autres ni à les détruire : au contraire se faire une place au milieu des autres, être reconnu, appartenir, se rendre utile…qui peut se traduire par une participation politique (« vie de la cité » : famille, village, association, commune, etc…), des actions et influences étayées par un minimum de « culture politique ».

Donc, non pas des êtres exceptionnels mais des capacités normales intactes par le simple développement de leur personnalité avec affection, liberté…:

comportement basé sur un moi fortement structuré, animé de fortes convictions personnelles ; non sacrifice de soi, ni surmoi mais action conforme à sa personnalité, ni contradiction entre égoïsme et altruisme mais égo compatissant, dans l’empathie.

Nous pourrions développer autour des rôles et comportements parentaux, conjugaux, sociaux…

Par exemple à propos du rôle de père :

On ne peut être père que si on a été auparavant Fils d’un vrai père. C’est celà que visent tous les rites de passage : créer un Père. Si tant est que le père originaire a laissé une marque, celle de l’origine sexuée de la vie, il y a besoin en plus de créer le père génital et social, celui qui marque la puissance du sexe génital, la force du groupe et celle de la tradition… Il est indispensable de rencontrer la femme autrement que comme une mère, changement d’image très difficile à franchir…

Le fils, pour accéder à son réel potentiel d’Homme a besoin d’un père qui lui soit un guide pour accepter ses instincts d’adulte, envie génitale et protection de la femme et des enfants (paternage).

Rôle du père collectif : « surtout n’y retourne pas » et « vas-y mon fils, prend celle que tu veux et donne tout ce que tu peux »

En l’absence du père « social et génital », le jeune homme se réfugie dans l’attachement à l’enfance et au maternel, lieu de sécurité. La femme est alors déifiée avec 3 illusions combinées…

Noter aussi quelques comportements compensatoires pour masquer l’immaturité, dans le cadre d’un « moi idéalisé », d’une façade offerte à son entourage, le « moi social » : amabilité, bonne réputation, réussite et notabilité, « rouler les mécaniques », « les gros bras », la grosse voix/grande gueule, railleur, jouer au « gros dur », pratique d’un sport viril…

un « moi social » qui peut cacher bien des psychopathologies et des vécus traumatisants pour l’entourage proche, dans l’intimité parentale, conjugale où s’exprime « le moi intime » ; « Un homme/femme peut en cacher un/e autre » sncf

« La responsabilité c’est vouloir savoir et oser dire » abbé Pierre

« OSE !»  Ouverture d’esprit/conscience/coeur – Sagesse – Eveil spirituel

Paul BARRE avril 2023

Avec plusieurs extraits de l’ABC de la sexualité de J.Michel Fitremann pages 342, 349, 351, 361, 365, 3694

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