Enfant attaché : DANGER !

« LES BEBE-ROULETTES » : ELOGE DU PORTAGE

Une nouvelle génération de bébés modernes est née !
Avez-vous prêté attention au nouveau moyen de transport des bébés et jeunes enfants ?
Fini le temps de la marche ou du « portage », sauf chez une petite minorité de parents sensibles à leurs besoins de « base ».
Même les mères africaines en France ont abandonné le pagne au profit de véhicules de plus en plus sophistiqués : landau, poussette avec freins à disque et suspension, châssis alu, roue pivotante, capote-bulle plastique avec petite fenêtre…

Les conséquences :

1. Ainsi véhiculés attachés, immobilisés dans une poussette à l’arrêt, en attente près d’un parent occupé, on peut s’interroger d’abord sur le manque à gagner dans le développement de ces enfants à 4 roues, privés de la marche, du libre et quasi permanent mouvement d’un corps vitalisé, pulsionnel. La quadrupédie ou « à 4 pattes », étape reconnue utile est également réduite voire non autorisée y compris pour des raisons de propreté.
2. Cela ne va-t-il pas créer un handicap dans leur psychomotricité, leur force musculaire, physiologie et résistance physique… qui influent sur leur développement psychosocial et intellectuel ?
3. L’enfant est coupé de son parent, il y a peu de communication visuelle et corporelle, absence de ce contact si primordial : de nombreux auteurs et expériences l’ont démontré. Dans notre culture, le toucher est devenu tabou, même suspect lorsqu’il s’agit d’enfant.
4. Un sédentarisme précoce en poussette prive quasi totalement l’enfant de ses activités naturelles, principales et préférées, indispensable à son développement : le jeu, l’exploration, le mouvement.
En effet, le déplacement d’un enfant normalement « vitalisé » heureux et insouciant est l’occasion de multiples jeux spontanés : arriver à destination n’est pas un objectif premier comme chez l’adulte. Tout est prétexte à transformer chaque situation ou objet sur son passage en jeu ; On peut aussi le constater dans d’autres activités comme le repas, le bain, l’habillage…

Ainsi, on peut observer parfois un adulte accompagner un enfant qui débute la marche, dans ses explorations : il le suit de près pendant de longs moments, le laissant choisir son itinéraire et prompt à intervenir si besoin.
Cet enfant, grâce à cet accompagnement bénéficie des avantages de l’exploration, de la stimulation de la découverte, de pouvoir toucher les objets, reliefs… avec la sécurité du parent réellement présent et disponible pour lui.

Cette activité ludique et exploratrice, de plus en plus réduite aussi par les écrans et la charge scolaire, est pourtant essentielle à sa maturation, y compris l’intelligence comme le montrent l’observation et quelques études.

                                 CHOIX DE VIE DANS une société où l’enfant DERANGE

L’enfant est de plus en plus dérangeant dans notre société : il freine notre carriérisme, nous empêche d’être productif (« On a le temps de rien faire avec les gosses »…), oblige au partage des ressources familiales et sociétales, à donner de soi, de son énergie et temps…: « Finies les nuits calmes et la vie paisible » : lu sur un faire part de naissance !

Finie la vie de célibataire sauf à ne pas remplir son rôle de parent : voir l’article sur le rôle du père ci-après ?
L’enfant est d’autant plus dérangeant qu’il passe une majorité de son temps proche du/des adultes, les sollicitant très fréquemment pour ses besoins primaires, ses jeux… dans notre notre mode de vie en noyau ou « cellule »  (!?) familiale. Au contraire des sociétés où les enfant partagent à longueur de jour leur vie avec d’autres enfants, y compris en dehors des temps d’école, comme on peut le constater sur d’autres continents.

70 % de la communication parent – enfant serait sur le mode de l’injonction, dont l’interdit et la frustration.
On peut par exemple entendre, lorsque l’enfant est autorisé à marcher, de nombreux : « fait attention ! », « reviens ici tout de suite », « touche à rien », « ne fais pas ceci », « reste ici », « chuuttt », « tais-toi »…  adressés à ces turbulents ou « hyperactifs » qui « ne tiennent pas en place »… qu’on finit par attacher « pour leur sécurité »… et notre tranquillité !

Selon Thomas GORDON, dans « Parents efficaces – La relation Gagnant-Gagnant », nous sommes incompétents ; n’est-ce pas parce que nous sommes trop coupés d’un mode de vie plus proche de notre instinct, de la Nature, de nos besoins vitaux de lien, de respect de nos biorythmes… et d’un mode de vie plus grégaire, comme nous le montrent encore quelques sociétés ou villages sur d’autres continents non dominés par l’avidité matérialiste, l’argent, le stress, la peur de manquer…
Une femme m’opposait récemment qu’il était impossible de s’occuper pleinement des enfants, notre mode de vie et contraintes nous en empêchent… comme si nous n’avions plus la capacité à faire nos choix de vie, à mettre des priorités. Voyons ce qu’en dit Th. Gordon dans « Parents efficaces » p.125

…Les enfants occasionnent du travail supplémentaire : ils les retardent quand ils sont pressés, ils les dérangent quand ils ont envie d‘être tranquille ou besoin d’être concentrés à une tâche ou discussion entre adultes, ils salissent leurs vêtements propres… il est inévitable que les enfants ennuient, dérangent, frustrent les parents à certains moments. Il peut leur arriver de ne pas réfléchir ou d’être négligents lorsqu’ils tentent de satisfaire leurs propres besoins.
Il n’est pas exagéré de dire que plus de 80% des parents de nos groupes emploient souvent des méthodes de communication inefficaces lorsque le comportement de leurs enfants dérangent leur vie. Ils suggèrent des choses qui peuvent conduire aux résultats suivants, entre autres :
• Amener l’enfant à penser que le parent ne le croit pas très intelligent
• Lui faire croire que le parent n’a aucune considération pour ses besoins
• Amener l’enfant à se sentir coupable : « tu…tu » à la place de « je »
• Détruire l’amour propre de l’enfant
• Provoquer l’enfant et l’inciter à attaquer le parent à recourir à une forme de vengeance
Les parents sont surpris de ces observations : il est rare qu’un parent essaie consciemment de faire subir de telles difficultés à son enfant.

Au détriment de leur accès progressif à l’autonomie, en laissant du temps et une chance de trouver lui-même sa solution, ils disent ce qu’il doit, devrait ou est obligé de faire :
• Donner des ordres, diriger, commander
• Avertir, mettre en garde, menacer
• Moraliser, prêcher, faire la leçon
• Conseiller, donner des suggestions ou des solutions
• Juger, critiquer, blâmer
• Ridiculiser, faire honte
Cela revient à le contrôler et le dominer en lui ordonnant, le menaçant, le supplier ou le conseiller, le dévalorisant et le privant d’un « crédit confiance » en ses propres ressources.
Pour mieux s’en rendre compte, nous pouvons comparer l’attitude que ce même parent a avec un ami que l’on traite avec respect dans une même situation, face à une attitude qui dérange.

Les effets sur les enfants :
• Remords, culpabilité
• Sentiment d’injustice devant des « coups bas »
• Sentiment de rejet, d’être mal aimé « parce que j’ai fait quelque chose de mal »
• « Serrer les dents » de rage qui ne peut être exprimer, refoulement dans l’inconscient, création des névroses
• identification à l’image négative qu’on lui renvoie de lui-même, auto-dévalorisation, fuites dans l’estime et la confiance en soi : « je suis méchant »… « incapable »…
• Résistance, défi, révolte, négativisme
• Rancune, ressentiment, colère, hostilité
• Agressivité, vengeance
• Mensonge, dissimulation des sentiments
• Blâme, délation, tricherie
• Domination, brutalité
Comportements que l’on attribue généralement à l’enfant en propre comme s’ils faisaient partie de son bagage génétique car on n’en comprend pas l’origine et/ou cela économise une remise en cause de ses propres comportements.
• Besoin de gagner, horreur de perdre
• Soumission, complaisance, hypocrisie, servilité, séduction
• Conformisme, manque de créativité, peur de l’initiative
• Repli sur soi, évasion, rêverie, régression – « ah, ces enfants dans la lune »!

Il y a comme une sorte d’autorisation implicite, voire explicite dans la définition légale de la responsabilité pénale et civile des parents, à exercer ce contrôle sur un être considéré comme sa « chose » : c’est bien sûr facilité par le « secret de chaumière » ; Il se déroule le pire comme le meilleur dans l’intimité du couple et de la famille et la dépendance affective et matérielle totale de l’enfant envers ses parents.
Tout en se donnant bonne conscience en couvrant ces attitudes brimantes, destructrices ou freins à l’épanouissement de l’enfant en construction, par des théories justificatrices et abusives qui servent les intérêts des parents avant tout.
En complément des violences ordinaires, dites « éducatives » – voir l’excellente recherche et les publications d’Olivier Maurel sur ce sujet – ces théories s’appuient abusivement sur les nécessaires besoins de poser des limites pour sa sécurité et construction ; « poser des limites » ? une et unique obsession chez beaucoup de parents/éducateurs… comme s’il n’y avait pas d’autres méthodes. Voir la méthode Faber et Mazlish ci-dessous.
« Poser les limites », terme fréquent dans les discours « éducatifs », ne doit pas exclure l’écoute des besoins relatifs à leur plaisir de vivre ;

L’enfant accepte d’autant mieux les refus, interdits et limites que l’adulte l’autorise à chaque fois que possible, c’est à dire souvent : à jouer, toucher les objets, parler, expérimenter… D »ailleurs il est spontanément « programmé » pour vivre en collectif, pacifiquement, coopérant… : plusieurs références à cette compétence innée dans plusieurs articles de ce site (Olivier Maurel, J. M. Fitremann…)
Ces besoins de limites sont relativement rares quand l’entourage, y compris des enfants de leur âge, est réellement présent, actif, respectueux de leur personnalité et de ses différentes manifestations comportementales et émotionnelles, attentif à leurs besoins d’apprendre et d’imiter : on peut parler d’une PULSION d’apprendre qui se prolonge d’une pulsion de réalisation de soi dans le cadre d’une maturité d’adulte tant individuelle que sociale.
En effet, l’enfant a fondamentalement envie de « bien faire », de faire plaisir à son entourage en contrepartie du temps qu’on lui consacre… s’il n’a pas déjà subi des maltraitances, sources de comportements perturbés, souvent durables :…il n’est pas gentil, il fait des bêtises, il est capricieux, coléreux, intenable, hyperactif…jusqu’à la délinquance.
On peut éduquer avec «écoute et fermeté bienveillantes », sans aucune violence, sous quelque forme que ce soit : fermeté physique aussi, contenante et rassurante car calme, sans colère ni agressivité ou menace (« je vais me fâcher si tu continues… »…).
L’objectif et la méthode, y compris contraignante, est celle qui utilise l’entrave physique pour bloquer un geste ou attitude excessive, dangereuse… pour donner des repères (autorisé-interdit-dangereux…) et des limites qui doivent être rassurants et non terrifiants.

Mais ces violences ne sont pas les seules dans ce registre de la MALTRAITANCE cachée, banalisée, non officielle.

                                  LA VIE de l’enfant est MOUVEMENT et JEU

L’enfant vit avant  du tout du « corporel » : il s’exprime constamment et immédiatement par le corps et le mouvement , le rire et le cri : son ressenti, joie et angoisse, désir et besoin, douleur (mal au ventre, trop chaud…) souffrance, frustration, faim, besoin de contact, fatigue, envie de dormir, d’uriner, ennui : oui, même un bébé peut s’ennuyer par manque de stimulation et d’activité ou de présence effective ; Il a notamment besoin de jouer avec d’autres enfants : on peut ajouter que la vie est grégarité, appartenance au groupe, sociabilité, lien-relation-interaction – paroles, regards…- pour avoir le sentiment d’exister.
Sa liberté de mouvement est vitale et sa vitalité s’exprime beaucoup corporellement et ludiquement.
Avez-vous remarqué comment un enfant marche peu ? Le plus souvent il court, sautille, virevolte, danse, fait des exercices d’équilibre…
Cette impossibilité ou interdit d’expression corporelle, attachés à de multiples occasions et prétextes, n’entraînent pas qu’une simple contrariété mais peut générer, à petites doses répétitives sur plusieurs années, des pathologies comprises entre la névrose et la psychose, dans une société qui fabrique de la pathologie, tout en cachant la réalité avec le fameux            « normalement névrosé », qui est un « arrangement » avec la pathologie banalisée, normalisée.

                                                          LES BEBES MOMIFIES :

L’attacher, l’immobiliser sous prétexte de sécurité assure la tranquillité du parent : « On est tranquille, on a la paix »… ça évite d’assumer la responsabilité d’un enfant qui bouge, qui prend des risques en courant, grimpant, qui nous sollicite dès les premiers mois pour jouer,  toucher à tout ce qu’il approche, avide de stimulations pour s’éveiller ;
L’attacher permet de faire 2 choses en même temps : par exemple, faire les travaux ménagers, les magasins, discuter entre adultes, téléphoner… et « garder » le bébé, plus exactement le     « mettre en veilleuse », attaché, parqué, hypnotisé devant un écran, drogué avec une alimentation et des médicaments comportant des sédatifs.

Version menottes :

Ces bébés et enfants sont en effet attachés, ligotés, entravés par des sangles et ceintures qu’ils ne peuvent eux-mêmes défaire, souvent surchauffés par ses vêtements serrés et en épaisseur excessive, le tout complété d’une tétine pour lui « clouer le bec » ; immobilisés sous prétexte, le plus fréquemment, de sécurité. De fait, il y a économie de surveillance et de présence effectives, économie d’effort et d’imagination pour lui donner à s’occuper.

En comparaison, pensons à la manière dont sont vécus les cas d’« immobilisations » en matière pénale par l’adulte… : assignation à résidence, contrôle judiciaire, menottes, prison… ; ce parallèle peut paraître excessif, mais c’est en deçà de la réalité pour l’enfant qui n’a pas la structure mentale pour mettre du sens à quelque chose d’insupportable.

Dans une poussette proche du bitume qui leur met le nez à hauteur des gaz d’échappement, ils ont souvent un teint livide, un regard éteint qui signe une relative « dévitalisation ». Même lividité devant la télévision-nounou, qui les « accueille » le soir après l’école et tient lieu de garde à domicile pas cher (en apparence et à court terme) ; l’écran les hypnotise et les rend passifs, un peu plus isolés, coupés de la vie ambiante et des êtres proches, réduit leur expérimentation et vision de la vie à quelques centimètres carrés. Idem pour les jeux électroniques.
Les images de bébé langé et suspendu à un clou font ancestrales : et pourtant, la comparaison n’est-elle pas possible ?

On peut ajouter les interdits répétés et abusifs de toucher, bouger… notamment sous prétexte de mettre des limites ; Alors que l’enfant accepte d’autant mieux les refus, interdits, frustrations et limites que l’adulte l’autorise à chaque fois que possible, c’est-à-dire souvent ! Et ce dans le respect de soi, de l’autre, de la sécurité et avec un intérêt réel pour l’enfant, son épanouissement.

Version chimique :

La prescription  de « ritaline » n’est-elle pas également à mettre au même rang, version camisole chimique ? Et que penser de la « péridurale » 1 ? Que signifie cet « accueil » des nouveaux-nés par une société avec une dose d’anesthésique pendant une étape de la naissance normalement orchestrée par des réflexes naturels essentiels pour toute son existence ? Le « passage » – ou éduction que je préfère à expulsion – est une période de synergie avec la mère qui préside à la création du lien.
Veut-on anesthésier l’individu dès sa naissance et attenter à sa vitalité au risque de créer des zombis ?
Cette première maltraitance est suivie d’empoisonnement alimentaire, médical : 3 traitements antibiotiques en moyenne avant l’âge d’1 an , vaccinal : nombreux vaccins programmés dans cette première année c’est à dire avant la mise en place du système immunitaire à 6 ans. Et donc complétée de 2 à 3 ans d’immobilisation dans des landaus, poussettes, sièges voiture, siège à table…

Nous sommes dans le registre d’une maltraitance non nommée, ni reconnue et même normalisée faisant l’objet de campagnes de promotion, ou imposée plus ou moins subrepticement, quelquefois violemment avec chantage et répression (péridurale, vaccination…).

                                         L’ABANDON « institutionnalisé » : un fléau

Ne peut-on pas considérer ces comportements comme des abandons, d’abord de son rôle d’adulte et parent, et donc de l’enfant ?
En toile de fond, on peut constater qu’il est admis dans nos sociétés de donner la priorité à ses ambitions professionnelles  et même encouragé d’ABANDONNER  son bébé à 10 semaines, en pleine période symbiotique – l’utérus externe ou aérien – à l’issue du congé maternité, voire avant quand un employeur rappelle une mère à son travail  ; sachant que bon nombre de parents, enfermés dans un mode de vie matérialiste, n’ont économiquement pas le choix que d’assurer 2 salaires ; mis à part quelques parents qui « investissent » sciemment dans la bonne santé et l’éducation de leurs enfants au prix d’un choix contraignant et/ou imaginatif.

En occident la mère au foyer se retrouve isolée – la « cellule familiale » – et coincée avec son bébé, supportant souvent seule une charge anormale dans le cadre d’une cellule familiale.
Elever un bébé représente quasiment un temps plein de présence, d’attention, jour et nuit : la mère a besoin d’être soutenue et relayée dans sa tâche de « mère au foyer… qui ne travaille pas » !? – cf. Waring, ex-député néozélandaise auteure du film « Sexe , mensonge et mondialisation » où elle dénonce la non-valorisation des multiples tâches et responsabilités des femmes et mères au foyer dans le système économique.

Beaucoup de mères sur d’autres continents portent leur bébés pour satisfaire ce besoin de présence et proximité ou « holding », très peu en France.
Sinon cette charge et ces contraintes excessives diminuent leur plaisir et leur confiance en soi, crée de la fatigue jusqu’à la dépression et diverses formes plus ou moins visibles et inconscientes de rejet de l’enfant. Ces rejets génèrent différentes formes d’abandon souvent associés à des maltraitances dont une majorité banalisées ou cachées. Quelques études montrent aussi une fréquence plus élevée d’accidents.

Le père est également excessivement sollicité, sommé de partager les tâches ménagères et éducatives tout en étant chargé d’être performant dans la vie professionnelle.
Plusieurs études culpabilisantes montrent le manque d’investissement de l’homme/père dans les activités/ corvées du quotidien.
Il reste en effet et quoiqu’on en dise, dans la réalité comme dans l’imaginaire, particulièrement chargé de gagner les ressources du foyer. Ceci dans une société qui crée des déséquilibres dans les temps consacrés à la vie personnelle, familiale et le travail, part contributive à la vie collective : cette dernière est en effet de plus en plus souvent réduite à un travail salarié à l’extérieur contre rémunération avant de rejoindre le foyer… au faible taux de natalité.
Quant au rôle réel du père, dans la structuration de l’individu et de la société, il est éloigné de la représentation ordinaire : un article ci-après sur son aspect psychologique, concret et dans la psychisme de la mère.
Pour un parent et une société proches de leur instinct et d’un mode de vie basé sur la simplicité, s’occuper pleinement d’un bébé est plus spontané, sans allocation ou théorie éducative fantaisistes, tendancieuses pour satisfaire aux demandes implicites d’une société donnée.
Il y a dans ces sociétés et villages traditionnels une prise en charge communautaire qu’on peut appeler « mère et père collectifs » : mais ne sont-ils pas vu abusivement comme des sous-développés qui n’ont pas accès à la carrière professionnelle, au bonheur matérialiste à l’occidentale ?
En fait ils ne sont pas dans une avidité matérialiste compensatrice de toutes les carences et maltraitances subies dès l’origine de la vie : la boucle est bouclée.

En conclusion, les mères devraient être soutenues dans leur tâche par une présence effective soit d’un père – s’il ne travaille pas à l’extérieur -, soit d’une aide familiale, soit d’un collectif à l’image des villages, tribus… dans le contexte d’une vie communautaire – mot qui effraie dans nos sociétés occidentales individualistes qui cultivent la division, le cloisonnement, le bonheur matériel – comme on en trouve quelques-unes en Occident : on peut citer par exemple les communautés de Lanza del Vasto, les écovillages ou « écolieux »…qui sont des formes de cohabitat ou « habitat groupé ».

La pratique généralisée du placement en « nourrice », assistance maternelle au quatre coin des rues et campagne,  dès les premières semaines, avec des rythmes fatigants, des levers matinaux, du stress… est un des symptômes de cette société. Ça revient à abandonner son bébé pour aller gagner de l’argent reversé à une nourrice qui s’est créé un emploi et met ses propres enfants très jeunes à l’école pour gagner un salaire. Elle va donc faire quelque chose qu’on peut ou devrait faire soi-même ; cette course au salaire devrait interroger : sur ses choix de vie, sur les conditionnement et pressions que nous subissons…

                                                        Une société malade du LIEN

A propos de ces choix individuels et sociétaux, choix de vie individualiste justifiés plus à posteriori (liberté, indépendance…) que fruit d’un réel idéal de vie, qui crée de fait cloisonnement et isolement, appauvrissement des liens et relations, où l’aspect communautaire est réduit à « un noyau familial », pouvons-nous affirmer :

A/ D’une part c’est un mauvais « calcul » ou « stratégie de vie », vu les conséquences à court comme à long terme du manque de parentage, pour les parents ?

1. qui vont « payer » à court terme : symptômes et maladies chroniques des bébés et enfants, par exemple,
2. à moyen terme, à l’adolescence notamment, dont la fameuse « crise d’adolescence », phénomène relativement récent et propre à notre société,
3. et à long terme : à leur retraite où on les « abandonne » de plus en plus à leur domicile ou dans des maisons de retraite à une grande solitude.

Les adultes vont y perdre la grande partie des liens vitalisant avec leurs enfants, petits enfants, et avec l’entourage proche, riche en relations humaines : préjudice pour les enfants bien sûr, mais aussi pour la société, qui est le reflet ou la « collectivisation » de la santé et des souffrances individuelles.

B/ D’autre part le Ministère de la santé et de la famille lui-même organise, règlemente, officialise et finance des sevrages précoces que j’appelle « abandon institutionnalisé », en limitant à quelques semaines le congé maternité alors que le bébé est encore en gestation dans un « utérus externe », « aérien » par comparaison avec le milieu aquatique et amniotique, c’est-à-dire dans une bulle symbiotique avec sa mère pendant 8 à 11 mois environ, avant de s’individuer ou se « personnaliser » progressivement vers l’autonomie affective.

Le parent est empêché d’investir totalement son rôle avec la présence, l’attention et tout ce qui peut être vécu comme des contraintes : de nombreuses tétées, plusieurs heures de portage par jour,  tout en préservant une façade de bons parents, conformes ou « comme il faut », « qui s’occupent bien » de leur enfant… avec lait artificiel, sucette, couche et poussette haut de gamme.

Dans nos sociétés matérialistes dominées par la finance, l’industrie, la croissance… devenues la priorité, dont les effets sont ressentis dans la vie quotidienne et au cœur des foyers, si on sait faire les liens de causes à effets, en interaction avec une mauvaise santé psychique et sociale, des idéologies éducatives et des équipements matériels ou produits « modernes » remplacent les étapes naturelles de bonne construction psychique, avec la disparition par exemple de l’allaitement et des rituels de passage à l’état adulte. Un article intitulé : « c’est quoi être Adulte » ci-après.
Ces artifices – tel le lait « maternisé »(!) – se substituent à une vraie affectivité fondatrice de liens sains entre enfant et parent, créatrice de tissu social.

« Le temps c’est de l’AMOUR »
Une théorie, par exemple, a beaucoup d’adeptes : si on s’occupe ou on écoute trop l’enfant, il deviendra capricieux, dépendant, prendra de mauvaises habitude :  il ne faut pas trop les couver. Une autre version : « si on lui cède il n’en fera plus qu’à sa tête » ;
J’observe exactement le contraire : il devient petit à petit autonome, dans ses jeux par exemple, si on lui donne beaucoup… de son TEMPS, avec une présence de qualité ou « effective ». Le « retour en investissement » est assuré : l’enfant est reconnaissant, augmente le plaisir d’être parent. L’enfant « ingrat » n’est-il pas un victime de maltraitance, négligence… qui « règle ses comptes » ?

Une remarque à propose du TEMPS consacré à l’enfant : j’admire André STERN notamment dans le documentaire « Être et devenir » à propos de l’école à la maison, ou « instruction en famille » : il parle des besoins fondamentaux de l’enfant : lui faire confiance, sécurité, amour… j’accorde aussi beaucoup d’importance à leur donner de notre TEMPS, preuve concrète de notre attachement affectif, et ce d’autant que, dans notre société aliénante, on en MANQUE !

Le détachement tarde à se faire faute d’attachement et de symbiose pendant la période dite de périnatalité ; dès sa conception mais particulièrement à la naissance où ce lien profond est provoqué par l’émotion ressentie par le parent et le pic de l’hormone de l’amour, l’ocytocine : ce moment clé est appelé « bonding ». Les premiers mois y participent aussi : on parle alors de lien « originaire » dans un « utérus externe ». L’autonomie relationnelle, normalement observée vers 2 ans dans les sociétés saines où l’enfant est respecté et n’est pas « collé » à la mère de naissance jusqu’à 20 ans, est retardée par des besoins fusionnels non satisfaits lors des 2 premières années. Et si bébé tarde à s’autonomiser, prolonge ses besoins de contact, de tétée, un peu compensés par la tétine et le doudou, il reste « bébé »… il faut l’accepter comme un besoin de réparation-compensation suite à une naissance traumatique ou une carence parentale dans les premières semaines ou mois après sa naissance par exemple. Il est important dans tous les cas de ne pas le sevrer ou frustrer au risque d’aggraver le manque.

Plutôt que de focaliser ou de théoriser sur les soi-disant défauts ou mauvais penchants de nos enfants avec une violence soi-disant innée : « Anges et démons », « perversité polymorphe » de Freud, « position schizoparanoïde » de Mélanie Klein (ambivalence bonne / mauvaise mère, amour / haine) par exemple, nous aurions à gagner à miser sur les extraordinaires qualités et potentiels de nos enfants. Non sans avoir porté un regard critique sur notre incapacité croissante – inversement proportionnelle à la « croissance » économique – à leur donner de notre temps et des conditions de vie respectueuses de leur personnalité en construction. Puis un regard critique sur notre société dans laquelle ils essaient de « GRANDIR » et de nous « élever ».

                                                     Les AVANTAGES DU « PORTAGE »

C’est bon pour le bébé, l’enfant :
1) d’être « porté », « serré contre » – cf. le « holding » – ; Il est soutenu dans son accès progressif à la maturité et à l’autonomie. De même pour l’accompagnement de son apprentissage à marcher, le « tenir par la main ».
2) Il peut ainsi profiter du contact, de la chaleur, du battement de cœur de l’adulte, sentir sa force… facteurs de sécurité propices à sa structuration. Cette proximité multiplie les interactions, la communication, la complicité, l’intimité et les occasions de jeux.
3) Il développe la capacité à faire confiance dans le parent, l’adulte, l’autre, la Vie…
4) Il est dans le monde, il peut observer autour de lui, rentrer en contact avec l’entourage, bénéficier de beaucoup plus de stimulations que lorsqu’il est caché au fond d’un landau ou d’une poussette.
5) L’adulte développe une connaissance plus fine de son enfant : il est plus réceptif aux besoins et rythmes du bébé grâce à cette proximité et intimité.
6) Le portage n’est-il pas un geste naturel, un contact, généralisé chez les primates, participant à la symbiose, étape indispensable avant l’accès progressif à l’autonomie affective ?
7) Une étude parue dans « Pédiatrics » en 1996 a montré que le portage réduirait les pleurs de 43 % le jour et 51 % la nuit.

C’est bon pour le parent :
8) Avec le bonding et l’allaitement, le portage constitue un des 3 piliers de l’attachement, de la création du Lien : par la proximité, l’intimité créée, les échanges de regard et verbaux plus faciles, le sentiment de l’enfant d’être protégé.
9) Et quel plaisir de sentir le plaisir de l’enfant d’être porté, de lui offrir un bercement naturel, qui peut l’aider à trouver le sommeil dont on perçoit mieux le besoin grâce aux petits signaux que le bébé émet, de sentir qu’il s’abandonne totalement quand il s’endort, transformant l’adulte en « gardien du sommeil ». Et quelle gratification pour l’adulte qui a ainsi l’occasion d’être positionné dans son rôle naturel protecteur : il peut même ressentir de la fierté de montrer sa progéniture au monde : socialement, ce n’est pas un geste neutre.
10) Ce portage « à bras » encourage l’entourage à le porter aussi, contribuant à développer sa sociabilité.
11) Le plaisir du « corps à corps », du « cœur à cœur », des croisements des regards.
12) Et puis quelle opportunité pour le père aussi de « porter » à son tour son bébé dans cet « utérus externe » pendant les quelques mois que représente la bulle fusionnelle avec la mère puis s’élargissant progressivement à l’entourage proche.
13) L’autonomie et l’individuation nécessite le détachement : mais il ne peut y avoir « détachement » s’il n’y a pas eu « attachement » (Sophia, psychologue)  On peut comparer avec le fruit qui tombe de l’arbre quand il est mûr en remerciant arbre, ciel et terre de l’avoir nourri le temps nécessaire !
Une partie des forces de vie et du sentiment d’exister sont dans les LIENS de l’origine avec les parents. Ces liens originels sont les prémices de ceux créés durant toute la vie socio-familiale et professionnelle.
14) C’est bon pour la santé : le Dr Moyses Pacionik dans son livre « Redécouverte chez les Indiens : Apprenez l’accouchement accroupi ! » ed° Favre, fait l’éloge de la position assise-accroupie qui développe la musculature périnéale, facilitatrice de l’accouchement. Il cite aussi « un autre facteur agit dans le mécanisme de renfort de la musculature périnéo-vaginale des indiennes : l’habitude de porter leur enfant sur le dos, attaché par des bandes d’imbira qui s’appuient sur la région frontale de la mère, l’obligeant à redresser la tête avec force. La conséquence de ce redressement est la fermeture et la tension automatiques des sphincters du vagin, de la vessie et du rectum, ce qui accroît leur tonicité ». Puis de citer quelques graves pathologies en relation avec le manque de tonicité de cette partie du corps.

Dans une société où l’embonpoint et l’obésité remplacent petit à petit des corps sains et musclés encore visibles chez les peuples ayant un mode de vie proche de la nature où l’effort physique est quotidien, porter un enfant dans ses bras peut être lourd, fatiguant, encombrant. Quoique l’enfant apprend à « faire corps » avec le porteur au point de faire oublier ses 10 kg et le porteur est « porté » par les rires et la joie du porté. Cela dit, porter une poussette dans un escalier du métro est difficile et dangereux.
Les écharpes et porte-bébés sont une bonne assistance au portage qu’on peut voir comme un compromis. Quelques adresses internet en fin d’articles orienteront ceux et celles qui cherchent matériel et conseil en ce domaine.

En conclusion, avec l’allaitement, le portage assurent le contact vital pour une bonne structuration et croissance de l’enfant, conditions importantes pour créer le lien entre l’enfant et les Parents / famille / société qui doivent l’« accueillir » et le prendre en charge réellement.
Il est important que l’enfant ait de multiples occasions de contact physique – allaitement, jeu, portage, vécu symbiotique suffisant, qu’il ait « les pieds sur terre » pour contacter le sol, la nature et la société à travers une liberté de mouvement et les nombreuses opportunités du JEU offertes par cet environnement.
Grâce à cet « enracinement » il trouvera plus certainement ses voies de réalisation de soi, qui donnent sens à la vie ; Il aimera l’énergie de Vie – ou vitalité – qui coule naturellement et abondamment en lui.

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Bibliographie sommaire :
Sites :
• www.larbreabebes.org
• www.lllfrance.org
• www.naissance.ws
• www.couleurbebe.org
• www.monde –de-bebe.com/
• www.rebozoway.org
• Tinido : 02 40 56 62 36

• Mensuel « Biocontact » ; N° 147 mai 2005 et N°155 fév.2006 : « maternité et naissance » : plusieurs articles et adresses.
• Didier-Jouveau C. : Porter bébé : avantages, bienfaits
• DUMONTEIL KREMER Cath., Elever son enfant autrement, ressources La plage 2003
• FITREMANN J.Michel, ABC de la sexualité, Grancher 2004 : données psychologiques fondamentales sur la construction de la structure psychique de l’individu et de la société : www.structuralpsy.org
• ODENT Michel, L’amour scientifié, Jouvence 2001, Bien Naître, 1976, Le fermier et l’accoucheur, les Césariennes : questions, effets, enjeux : voir sa bibliographie et ses sites, lettres trimestrielles du Centre de Recherche en Santé primale, Londres…
• SOLER André, haptothérapeute, Humain, l’essence et la loi et Dr BENASAYAG pour ses études sur l’échographie
• MAUREL Olivier, La fessée, La plage 2004, « Oui la nature humaine est bonne »2008
• LEBOYER Frédérick, Pour une Naissance sans violence, seuil 1980, Si l’enfant m’était conté, 1996
• GAMBET, Bébé Bonheur, 35 massages de bien-être pour mon bébé, éd° Minerva, 2006,
• Voir aussi des auteurs comme : T. Gordon et les publications sur la C.N.V. : Communication Non Violente, Neill (Libres enfants de Summerhill…), B. This, F. Dolto, M. Ploquin, A. Miller, S. Grof, W. Reich, J.J. Crèvecoeur, Illich, G.Leleu, O. Clerc (Le tigre et l’araignée), Hugues Reynes : un programme de préparation à l’accouchement : Asso « les drôle de mamans et papas »…etc
• J. P. FAURE, éduquer sans punitions ni récompenses, Jouvence
• Cl. S. DIDIERJEAN, Porter bébé, jouvence
• Et un CONTE extraordinaire pour tous : « Les Chaudoudoux » en K7 et livre, de Claude STEINER : « En ce temps là, chaque enfant recevait à sa naissance un sac inépuisable de chaudoudoux : mais un jour la sorcière Belzépha dressa un plan diabolique pour arrêter le bonheur… » : Un conte pour les enfants et les grands, qui va droit au cœur et à l’esprit.

Merci à de nombreuses mères et pères, souvent MEILLEURS que « la maman suffisamment BONNE » de Winnicot, à condition que l’entourage et la société les soutiennent, les respectent et leur fassent confiance… bienveillance non seulement de la part de la lignée maternelle mais aussi la communauté des hommes pour assurer sa sécurité tant matérielle que psychique, notamment en leur permettant des conditions de vie favorables, sans interventionnisme médical et contrôle social abusifs : c’est à cette condition que le père et la mère peuvent investir pleinement, naturellement, pour ne pas dire instinctivement, et avec plaisir leur rôle de parent.

Paul BARRE
Conseiller Conjugal et familial
Formé à la Médiation familiale, ex prof. d’EPS

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