Et de ses corollaires : la soumission et le masochisme / sadisme
O.Maurel : « la fessée » La plage éditeur, 2004
P.51 Les enfants frappés (maltraités et carencés en sécurité et amour) par leurs parents dès le plus jeune âge adoptent aussi le point de vue de leurs parents. Ils pensent qu’ils sont effectivement coupables, qu’on a raison de les frapper. Ils se nient eux-mêmes sous l’effet des coups (grave perte de l’estime de soi). Ils perdent le contact avec leurs émotions qui sont précisément leur boussole intérieure, leur être même.
O.Maurel cite A.Damasio, P.34 : « La capacité d’exprimer et de ressentir des émotions est indispensable à la mise en œuvre des comportements relationnels » (en l’absence de cuirasse protectrice, d’une peur de l’autre et/ou de sa propre violence plus ou moins refoulée).
… J’ai reçu plusieurs témoignages de lecteurs, H et F, qui m‘ont dit être devenu « masochistes » à la suite de fessée reçues dans leur enfance… Les enfants qui ont été frappés ne considèrent pas que leur corps leur appartienne. Les coups les habituent à accepter l’idée que les adultes ont un pouvoir absolu sur leur corps, y compris le droit de leur faire mal.
Suite P.51 :
Plus tard, ils regardent l’enfant qu’ils ont été avec mépris ou dérision. Méfiant à l’égard d’eux-mêmes (et de l’adulte qui les a trahi, dégradant ainsi leur capacité à créer du lien), ayant perdu, pour cette raison une grande partie de leur aptitude au simple bonheur d’être, ils ont besoin pour survivre, (pour tenter de réparer, de compenser ou de masquer leurs angoisses profondes) de substituts d’être et les substituts les plus recherchés, en plus des drogues diverses, sont le paraître, l’avoir et le pouvoir.
Rien de tel que la recherche collective de ces substituts pour engendrer une société destructrice de la Nature car avide de possession, de consommation et de puissance.
L’avidité de posséder toujours plus et plus d’objets inutiles, la course à l’argent et à la puissance rendent inéluctable la destruction de la Nature (de l’humain et de la Vie sous toutes ses formes), que l’on exploite et que l’on pollue sans fin ni scrupule.
P.39 Lien entre « autoritarisme familial » + « châtiments corporels » et conflits /totalitarismes… Les caractéristiques des extrémismes politiques, liés à la pratique des châtiments corporels, sont le besoin de violence, de pouvoir et de soumission.
1914, 1917, 1933, 1939 : Croyant « servir la France, le prolétariat ou la race », les extrémistes résolvent en fait, une tension psychologique personnelle :
A. Miller étudiant les personnalités comme Hitler, Staline, Ceaucescu, Mao, Hussein, Milosevic (échantillon médiatisés d’une masse invisible),Sarcozy ?! maltraités dans leur enfance et grandis dans une atmosphère affectivement froide conclut que les personnalités de ce type ont retenu de leur éducation que pour ETRE, il faut dominer les autres. Ce qu’ils parviennent à faire grâce à une intelligence logique normalement développée mais coupée de leurs émotions. Voir résonance avec la population élevée de la même façon, avec des discours démagogiques, leur désir de soumission et de nommer des boucs émissaires.
… éduqués dès le berceau à ne pas ressentir… ils sont fiers d’être durs, de ne pas pleurer, d’accomplir « avec joie » toute les tâches, de ne pas avoir peur, autrement dit, dans le fond, « ne pas avoir de Vie intérieure ». (« C’est pour ton bien », P.101) ; cette notion d’absence de Vie intérieure a été confirmé par des recherches neurologiques récentes.
A l’inverse, le fait d’être capable de résister au totalitarisme n’est pas tant lié au sens du Devoir que parce « qu’il ne peut faire autrement que de rester fidèle à lui-même ».
… Une éducation non autoritaire et non répressive favorise le développement des qualités humaines les plus élevées : voir l’enquête « Les justes parmi les Nations » à propos des personnes qui, au péril de leur vie, ont sauvé des milliers de juifs sous le nazisme en déclarant que ce qu’ils ont fait était « tout naturel… qu’ils ne pouvaient pas faire autrement » ; cité par « l’Observatoire des Violences Educatives Ordinaires », présidé par O. Maurel
P.79 …Un monde où l’on ne frapperait plus les enfants… les problèmes qui se posent aujourd’hui… ne seraient plus attisés par la pression de violence que la plupart des adultes portent en eux depuis leur enfance. Les adultes n’auraient pas appris dès leur plus jeune âge que la violence sur des êtres faibles est un moyen normal pour régler les conflits. Chez la plupart des hommes et des femmes, cerveau cognitif et cerveau des émotions auraient pu se développer sans être perturbés par l’effet des coups et seraient mieux harmonisés. Il y aurait sans doute moins de dépressions, moins de maladies, moins d’accidents (Névroses, psychoses…).
Chacun pourrait être plus heureux du simple fait d’exister sans avoir besoin de l’ersatz de bonheur qu’est la course à l’avoir, (qui génère beaucoup de violences, d’exploitations…), au pouvoir et au paraître qui est en train non seulement de creuser des inégalités scandaleuses entre les hommes, mais aussi de détruire la planète.
Les intelligences, moins perturbées par les violentes émotions (et sournoises car refoulées) de l’enfance, pourraient choisir plus de lucidité les candidats au pouvoir (responsabilités) et mieux les contrôler. Les discours (manipulations…) des démagogues feraient moins recette.
Les capacités d’empathie et de compassion, mieux respectées elles aussi, rendraient plus difficiles et peut-être impossibles les persécutions.
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Jean Michel FITREMANN : « ABC de la sexualité » éd. Grancher 2002 et une conférence à Angers 2006 sur le thème de la naissance :
Le mythe d’œdipe nous montre l’origine d’une grande partie de nos souffrances et névroses nées d’une suite d’actes et carences parentales difficilement perceptibles et banalisés.
P 141 Quand on a subi de tels désastres à l’origine de la vie (naissance : cf en fin de document), seuls le pouvoir (= “recherche du contrôle absolu qui élimine l’autre”) et la domination permettent d’éviter la présence de l’autre dramatiquement intolérable.
Le psychisme est incapable de confronter la réalité de l’autre et le sujet s’organise pour éviter les évènements, les rencontres (interactions) et l’asservissement de son corps qui menaceraient son étayage.
Entre l’orgasme et la transe, il n’y a qu’une question de source : l’orgasme s’appuie sur le réveil de la vie par l’instinct de reproduction de l’espèce qui est le plus puissant en nous, la transe s’appuie sur la danse et sur l’instinct de survie également puissant…
Tous deux exigent le même sacrifice, celui de la personnalité consciente, celui du petit « moi » inquiet, limitant et malade. Tout deux conduisent à l’extase (l’état hors-de-soi), à la perte du « moi », qui laisse d’autres forces agir notre corps en tant que véhicule entre les deux mondes. Le renoncement à soi, au « moi » inhibiteur, est ce sacrifice par lequel nous pouvons nous relier à nous-mêmes et à la Nature tout entière, au « plus grand que soi » : libération du corps et confinement au sacré ne font qu’un.
Cela nous réduit à notre humble position d’homme en nous faisant perdre toute-puissance infantile si difficile à réduire autrement.
Cela devrait nous amener à une révérence envers la vie et le mystère de l’existence et à un respect profond de ses lois et de ses nécessités. L’accès à un tel vécu en rapport avec cette dimension devrait amenuiser le besoin de confort, de conquête et de domination, et gommer cette conception matérialiste du monde fausse et laide, qui se fondent sur l’impuissance et la désespérance.
P 95 Le besoin de pouvoir engendre un pouvoir totalitaire et absolu –fantasme de maître du monde = la plupart des mythes occidentaux– et entraîne la transgression des quatre tabous :
Loi de soumission au sexe, intrusion de l’autre, aliéner l’autre et tabou de la divinité.
Dans la passion la Loi n’existe pas : le besoin aliénant de l’autre est le seul moteur et la jouissance de la fusion le seul but qui se justifie lui-même.
Le sadique et le masochiste cherchent de manière répétitive le même relâchement des tensions, l’un dans la violence et soumission, l’autre dans la douleur et la tyrannie. Chacun des deux l’obtient à l’envers des apparences : le sadique est soumis à l’idolâtrie de ses victimes et le masochiste tyrannise l’entourage par ses plaintes.
En fait le sadomasochisme est une triste histoire d’impuissance à vivre et à jouir, et leur but symbolique est de prouver que “l’amour c’est de la merde”. C’est à dire leur enregistrement d’enfance.
Pourquoi cela dérange-t-il tellement que l’autre jouisse ?
Le « et moi et moi ! » est aussi cruel à vivre que notre impuissance fondamentale à être aimé et à jouir de la vie.
Dramatique sentiment de dépossession quand nous imaginons que l’autre jouit de qqchose que nous n’avons pas : lien privilégié, faculté qui le rend + aimable. Souhait de destruction de l’autre.
L’impuissance à jouir est la + cruelle et le moteur principal de la « guerre des sexes« .
Dans l’orgasme nous avons 1 autre perception de nous-mêmes, dilatés, exaltés, plus sensibles et réactifs, avec la révélation des plans de nous-mêmes jusque-là inconnus, voire des plans + collectifs ou universels, d’états + riches qu’à l’habitude ; délocalisation des perceptions, mobilité du psychisme (le « moi »), la perception directe d’autres incs… phénomènes refusés par la « science » officielle ou par des vocables d’exclusion ; « dissociation », « paranormal »… ou simplement « non-existant ».
Pourtant les vécus corporels libérés, paroxystiques, extatiques, ou transcendantaux libèrent de cette vision réductrice de l’homme et de la nature, ramenés à un matérialisme cartésien dégradant et faux.
Cette vision mécaniste de l’univers – cf. méthodes de la physique inadaptées au « vivant » – n’existerait pas si nous avions gardé 1 contact avec nous-mêmes, avec notre corps de contact avec le monde, corps d’expériences et de jouissance.
L’intellect est séparé de son corps sensible et émotionnel, conséquence des troubles graves de l’origine qui conduit à la méconnaissance de soi ne pouvant engendrer une pensée ni réaliste ni universelle.
Avec un accès interdit à notre histoire et ses sévices et donc à leur libération qui autoriserait la jouissance (de la Vie).
P 184 Un monde vide d’amour et de sens, du père effectif et de l’impact du sexe dans la vie archaïque est source de pathologies décrites ci-avant et d’obstacles à devenir “adulte”.
Le manque de repère paternel crée peur, refus de l’autorité et de « ce qui dépasse », en même temps qu’une demande de soumission et empêche le respect de l’autre et de la Nature.
Il crée aussi avidité de pouvoir, de privilège…de contrôle sur l’entourage, la soumission aveugle à une autorité factice justifiant leurs actes et pensées.
P 212 Le fantasme d’auto-engendrement traduit l’absence de l’empreinte originaire du père, occultant le sexe comme loi fondatrice. Cette annulation initiale crée la structure psychotique ; loi occultée ou perverse, loi remplacée par un principe infantile : désir, plaisir …pouvoir.
L’autodidacte en est une forme classique : sûr de lui, d’avoir tout inventé, se passant d’apprentissage, il n’a ni prédécesseur ni maître ni transmission de savoirs.
Ce fantasme fonde aussi les groupes autodéterminés ; idéologique, absolutiste, culturel fanatique, … qui rejettent toute confrontation et risque de remise en cause tout en ayant besoin de reconnaissance et légitimation.
Le fantasme de survie dans une île déserte, d’indépendance et apte, seul, à repeupler la terre : le fantasme du père de la “horde punitive” de Freud en est l’exemple ; patriarche issu de rien, maître de toutes les femmes et repeuplant l’univers à lui tout seul, traduisant ses difficultés avec la réalité du père.
Dans le même ordre d’idée, les angoisses de néant montrent que l’on est dans un univers vide, de présence et de sens, sous-tendant la toute puissance et l’autodétermination donnant aussi une tonalité suicidaire à la vie. Toute puissance qui cache un manque de conscience collective et/ou de spiritualité, c’est à dire un défaut d’intégration de ce que représente la vie et le sexe, des principes de la nature, entraînant un défaut de révérence envers le mystère du vivant et du « plus grand que soi « .
P 367 La notion de « marche naturelle du monde », de « monde qui est comme ça » ; confrontation à la réalité « vraie » du monde et son double aspect monstrueux/prodigieux-mystérieux permet d’accepter sa propre « monstruosité » et de perdre l’espoir de comprendre la vie ou de la dominer, pour la situer au rang des inaccessibles, des « plus grands que soi » et du mystère inattaquable de la vie.
6 principes à la base de la « monstruosité » de la vie dont 4 directement liés au sexe.
P 368 La réalisation de ce multiple mystère n’est possible que grâce à l’expérience vécue, à l’éprouvé de « ce que ça fait ». Ces chocs confrontent au paradoxe de l’effrayant et de l’inévitable, sans possibilité de raisonner à propos.
L’épreuve amène au plus grand respect de la Nature – support symbiotique précieux de vie et lieu d’expression des forces inconnues dépassant l’H. Elle met face à l’intouchable et au sacré, à l’évidence irréductible que la vie est faite de la communion du mystère et du merveilleux, incompréhensible. La réalisation de ce mystère vient de vécus paroxystiques tel l’orgasme, l’enfantement = rencontres directes avec les forces de vie, même vécus que les processus de passage pour inspirer ce respect. Cette réalisation amène aussi devant l’aliénation obligée de l’H à la Nature : protection c. les prédateurs et l’hostilité naturelle, travail, reproduction, communauté, transmission.
Elle produit une intégration des absolus de la vie (tabous)
Ce « comme ça » paradoxal effrayant et aliénant de la vie est mis au rang de la divinité : TAO, dharma.
P 369 Le « père symbolique » (le désir génital maternel) limite l’enfant % à ses prétentions vis-à-vis de sa mère et inversement. La nature (la vie) donne à l’H les limites % aux autres, aux animaux, à l’environnement = l’existence du père = 1er tabou, interdit
La nature = le 2ème « inaccessible », tabou => dans les 2 cas = limite à la jouissance du corps de l’autre. La 1ère intègre la notion de sexe et de jouissance comme origine de la vie ; la 2ème limite le « plus grand qu soi » (lois de la vie, de la mort et du sexe, forces supérieures, etc…)
Les tabous : l’intégration des lois naturelles rend apte à vivre sans engendrer de conséquences désastreuses pour soi-même, le groupe, ni l’environnement naturel.
Ces lois = tabous (différent de l’interdit = fabriqué par l’H) = principes dépassant l’H : leur transgressions => conséquences effroyables (folie, mort..)
Le processus de passage imprime ce code automatiquement dans l’incs par le vécu direct. La confrontation aux motifs « monstrueux » de la Nature — prédation minimale, violence génitale, l’enfantement et la mort — crée un choc à l’adolescence.
P 374 Troubles si cette mise en place ne se fait pas :
1- La NON-VIE par défaut de vitalisation à la naissance :
=> Perte de sensation, réaction et désir, isole du monde et robotise,
=> à la Racine du vampirisme invisible, de la mécanisation et de la virtualisation, de l’annulation du monde et de la Vie. La Vie est attaquée à la racine.
2- L’inceste : rejet génital => rejet de l’enfant à la conception ou à la naissance (incs).
=> Besoin chez l’enfant pour la mère intériorisée (celle de la naissance),
=> Confusion des générations, déni de la nécessité du père, de la filiation et de la sexuation => déni de mort et du besoin de remplacement (génitation)
=> Toute puissance, annulation de l’autre avec fantasme d’autosuffisance, d’auto engendrement et de destruction.
L’inceste => la structuration aberrante de déni de la loi qui déstructure la raison.
3- La PERVERSION : histoire d’antisexuation, de déni du principe de séparation des sexes et de la finalité du sexe (engendrement), de défi à la loi organisée par la nécessité du dispositif génital.
=> 2 formes similaires : Déni de jouissance F. par l’H.
Déni de la nécessité de l’H. pour la F.
La jouissance est mise à la place de la loi et inversement.
=> La jouissance sans limites de l’autre et de la Nature, de transgresser le tabou.
La perversion = structuration aberrante de l’inversion du sens de la loi occultant l’ordre naturel, justement là pour limiter la jouissance possible.
Toute transgression d’un tabou = se mettre à l’égal des dieux en fabriquant des lois ou en les annulant = viol du tabou de la Divinité.
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P 94 Autres transgressions de la femme : celle du pouvoir, en particulier du pouvoir masculin et celle de la loi sexuelle de la soumission à son propre désir génital : cette femme phallique exacerbe le désir de l’homme au détriment de sa nature féminine faite de sentiment, de vie et d’abandon.
Autres transgressions de l’homme : celle de vouloir percer le mystère féminin et sa jouissance, tabou sexuel, en tentant de s’approprier cette jouissance, (cf intrusion médicale et masculine dans l’accouchement sous prétexte de sécurité et de lutte contre la douleur) voire la femme jusqu’à tuer la vie en elle, sinon la femme.
P 376 Le tabou de la jouissance F, celle de l’A et d’enfanter : l’H peut vouloir par jalousie s’approprier cette vie sublime ou la détruire, aduler la F ou la détruire (idem). L’H peut, fasciné, attribuer le mystère de la vie à la F.
Ce qui fonde le tabou de connaître la vie et jouissance absolue = une partie du tabou de la divinité, de manger le fruit de l’arbre de vie dans les mythes de la genèse.
L’H n’a pas la légitimité de soulever le « voile de la jouissance F », c à d découvrir cette vie absolue = partie de la divinité, qui s’exprime au plus fort chez la F jouissante. Le drame de la PASSION vient, entre autres, de la tentation de soulever ce voile.
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Enfin, en revenant aux « racines » : la NAISSANCE !?
Avec quelques auteurs dont JM Fitremann, M.Odent, M. Ploquin…
P 27 L’éthologie et psychothérapie concordent à propos de l’impact sur les enjeux de la naissance, période d’allaitement et sevrage. La conception est notre première racine, la naissance l’événement le plus marquant de notre vie, le lien originaire (« bonding ») inclus.
La psychothérapie propose un cadre, méthodes, outils et stratégie globale qui laissent la personne spontanément revenir en arrière dans les origines de ses problèmes… à 95 % à la naissance, mis à part les trauma. tardifs : accident, viol, les opérations chirurgicales qui se superposent à quelque chose qui était déjà là avant.. Ce qui fait que la plupart des gens, dans leurs comportements quotidiens manifestent des réactions qui sont en fait des réactions périnatales : qui « tournent » aux alentours des réactions foetales, de naissance (réflexes instinctifs naturels chez la mère comme chez l’enfant : expulsion, attachement ou « accrochage »…) ou post-natales (symbiose, sevrage…) Ce qui fabrique cet espèce de moteur interne (vitalité naturelle ou « rage de vivre », dont l’absence est malheureusement relativement invisible), c’est l’accouchement (vitalisation). Stan Grof l’a mis en évidence le premier.
P 179 L’accès à l’orgasme, au désir génital et à l’abandon est lié à »l’état de frénésie de la naissance » ou initialisation natale. Naissance perturbée ou manipulée – péridurale(=>atonie utérine et paralysie partielle du bébé –sa première !-), déclenchée, ou autre atteinte à la vitalité du nourrisson : défaut d’utérus externe ou d’état de félicité procuré par le sein maternel créant ouverture et sécurité, traumatisme, …sont autant d’obstacles (à l’épanouissement, à la croissance avec franchissement des étapes naturelles de maturation vers l’état adulte et suivantes…)
Sous prétexte de diminuer la douleur de l’accouchement ou de le sécuriser, notre société médicalise et fait subir à la femme comme à l’enfant des maltraitances qui compromettent leur vitalité et réalisation pour la vie entière et propice à créer des futures générations de « zombis » ayant subis plusieurs « anesthésies » successives et précoces : péridurale, vaccinations, ligotés dans un landeau-poussette-siège handicapant leur mobilité et contact avec le parent (=> de fréquents pleurs, demandes d’êtredétaché…), chimie alimentaire, télévision…
A propos de l’accouchement, quelques lignes de mon écrit sur « la douleur de l’accouchement » :
…Conditions stressantes de l’ « hospitalisation », de l’entrée en salle médicalisée d’accouchement robotisée, dans des « usines » qui dépersonnalisent le « client carte vitale à 2 pattes », avec un personnel médical routinier autoritaire… L’accumulation de ces pratiques, certaines pouvant paraître anodines considérées une à une, provoque une dépersonnalisation et déresponsabilisation, une perte de confiance en ses propres capacités. Elles créent un stress anormal.
L’adrénaline qui s’ensuit diminue la sécrétion d’endomorphine prévue pour euphoriser et calmer la douleur ; elle est aussi antagoniste des ocytociques, en pic à ce moment précis, (l’ocytocine est le type même des hormones de l’amour, de l’attachement naturel et de la capacité à allaiter) indispensables pour un rythme efficace et soutenu des contractions.
Le corps médical répond à ce stress créé artificiellement par une surenchère de la médicalisation intrusive et autoritaire.1
Et la boucle de l’accouchement assisté médicalement est bouclée avec ses artifices chimiques, (péridurale anesthésiante, déclenchement programmé…), mécanique (forceps,) ou chirurgicaux (épisiotomie, césarienne : en forte augmentation, 35 % actuellement en France, 80% au Brésil !), le tout banalisé, auto-justifié et lucratif (en terme de création d’emploi et d’argent), au détriment d’un accouchement naturel dit « physiologique », voire d’un accouchement dans le plaisir et la joie et comme si la femme n’était plus capable d’accoucher par ses propres moyens et le bébé avait oublié sa connaissance instinctive de son trajet de passage.
C’est ce qu’on peut appeler « l’accouchement et la naissance volés aux parents et au bébé », avec des sentiments de perte de pouvoir sur soi, de dépossession, qui entraînent rapidement aussi des symptômes et souffrances : les géniteurs ne deviennent pas « parent » avec des pulsions et culpabilité inconscientes de détruire le bébé (voir le mythe d’oedipe), dépression (PTSD, très rare dans les cas d’accouchement à domicile), crises d’angoisse, cauchemars nocturnes chez le bébé…
P 417 Le partenaire d’évolution (et guérison ?) : société qui éloigne le bébé à la naissance de la mère, l’H est cassé et marqué par le rejet et le refus de l’amour => facile à esclavager par le rappel de cette origine horrifique comme menace un dispositif de cécité, oubli forcé de l’origine, par la mentalisation et le reniement du corps pour effacer traces de cette violation de la Nature et de la catastrophe psychique.
Cependant nous pouvons en avoir l’intuition ou l’idée vacillante, + deviner que la vie ne se résume pas à être l’exécutant d’un ordre politique et idéologique + l’idée d’un « avant », un « avant le souvenir », une histoire qui nous a été cachée qui contient la solution à nos troubles => désir de recherche, en quête de réparation de soi et de sens à la vie – Cf. Parzival – + position de rebelle ou fuite.
En conclusion (conférence déjà citée) : « Toute intrusion dans le cycle de la naissance est un viol et est susceptible de créer des traumatismes chez la mère comme chez l’enfant et des troubles gravissimes persistant toute la vie ».
Voyons aussi ce qu’en pense Michel Odent : une conférence en 2006 à Paris, ses publications scientifiques et livres tels que : « l’amour scientifié » ou « le fermier et l’accoucheur »…
1 Extraits du « Guide des nouvelles mamans » (décidément bien seule dans la maternité) 2007, distribué gratuitement par le ministère de la santé via des instances et intervenants officiels : La péridurale diminue le stress et facilite l’accueil du bébé dans le calme… vous pouvez bien entendu choisir d’accoucher le plus naturellement du monde ( !), sans anesthésie, afin de ressentir profondément la naissance de votre enfant (c’est un aveu !). Sachez toutefois que la péridurale est souvent proposée (plutôt systématiquement et avec forte pression, chantage !) aux femmes enceintes et nombreuses sont celles qui y ont recours (suggestion appuyée). C’est à vous de faire le choix (hypocrisie)
Pendant le travail, la péridurale supprime les douleurs dues aux contractions utérines. Elle permet de maintenir constantes les fonctions vitales (archifaux, notamment au regard de l’activité réflexe en jeu à ce moment). La douleur est totalement supprimée mais pas votre sensibilité. Naturellement vous restez tout à fait consciente et alerte. Et peut-être encore plus inquiétant vu la tendance à recourir massivement à la césarienne : D’autre part si une complication survient (très probable vu la médicalisation technologique et froide et les conditions déshumanisantes), le chirurgien (naissance = acte chirurgical) peut facilement procéder à une césarienne car la péridurale est déjà en place. Quelques inconvénients sont cités : La maman peut (sinon ça passe inaperçu) avoir un sentiment de passivité et l’envie de pousser peut être diminuée… douleurs lombaires au niveau de la ponction et les jambes… (rien de grave donc pour l’avenir du bébé et de la relation avec ses parents).
Dans le chapitre suivant : « Déroulement de l’accouchement », Première étape, Monitoring : Vous voilà en salle de travail avec des capteurs autour de votre ventre, ceinturée avec 2 capteurs (Tout le monde est rassuré sur l’effet de détente que ça produit, n’est ce pas !?)